Restaurations d'objets d'art et oeuvres du Patrimoine

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Compression de César en plexiglas

César, de dessins en compressions

Ancien élève des Beaux-Arts de Marseille, sa ville natale, puis de Paris, César Baldaccini, dit César (1921-1998) a la mine de plomb agile. Il dessine beaucoup avant de donner corps à ses idées. Il travaille le plâtre, le fer, avec des matériaux de récupération.

«Le marbre de Carrare était trop cher, la vieille ferraille traînait partout. Je suis devenu sculpteur parce que j'étais pauvre ! J'ai commencé à utiliser le déchet pour des questions purement de nécessité ».

Ses recherches aboutissent des représentations zoomorphes et anthropomorphes en 1947. Puis il s’essaye à la soudure et fait sienne de cette expression qu’il considère comme une technique artistique à part entière. César réalise ses premières sculptures en métal soudé en 1952. Deux ans plus tard, il obtient le prix de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris pour son Poisson long de 3,40 m. Une pièce acquise l’année suivante par le Musée National d’Art Moderne. Une carrière internationale s’ouvre à lui. Il participe à de multiples salons et biennales, expose dans les musées et les galeries et reçoit de nombreux prix.

L'art de la compression

César réalise ses premières compressions dès 1960, date de la création des Nouveaux Réalistes, mouvement fondé par le critique d’art Pierre Restany, qu’il rejoint l’année suivante. La technique de la « compression dirigée » devient sa signature. Des voitures et autres objets passent sous sa presse hydraulique : boîtes de soda, bouteilles en plastique, plexiglass, capsules métalliques, papiers... tous compressés dans des parallélépipèdes  de tous formats.

 

Un défi à la société de consommation et une autre manière de considérer les objets du quotidien. Tout au long de sa carrière il compressera toutes sortes de matériaux : tissus, papiers, ou bijoux en or que les femmes du monde lui apportent et qu'il rend compressés en cube, autres joyaux à porter. Il s'intéresse aussi aux empreintes humaines qu’il agrandi (pouce, sein, poing) et aux créatures imaginaires, dont le Centaure (Paris VIe), en 1985, en hommage à Picasso.

La restauration

La restauration de cette compression en résine a consisté en un dépoussiérage au compresseur d'air. Pour le nettoyage, aucun solvant, excepté l'éthanol (après essais) ne peut être utilisé sous risque de matifier le plexiglass. Enfin, les parties abîmées et les rayures ont été traitées par polissage.