Picasso, céramique en faïence "La corrida"

Le thème de la tauromachie

 

Assiette Picasso après restauration

 

Ce plat rond fabriqué en 1953 à l'atelier Madoura de Vallauris, éditeur exclusif de l’œuvre céramique de Picasso, illustre un thème cher à l'artiste : la tauromachie. Originaire d'Espagne, c'est enfant que Picasso découvre avec son père les courses de taureaux ainsi que la corrida. Une fois en France, il continue à suivre sa passion en allant aux arènes d'Arles ou de Nîmes. Picasso avait déclaré vouloir être picador s'il n'avait pas été peintre. C'est ainsi que la tauromachie devint un sujet récurrent qui en inspirera d'autres tel Guernica et le Minotaure.

Picasso et la faïence blanche

Cette pièce, tirée à quelques exemplaires, est en faïence blanche et présente un décor en relief à la paraffine oxydée, dont le principal oxyde métallique, le manganèse donne aux motifs sa teinte noire.

Une fois fondue et mélangée à des oxydes, la paraffine était appliquée rapidement au pinceau (car elle refroidissait vite) sur une terre biscuitée (terre cuite non émaillée). La pièce était ensuite trempée dans un bain d'émail refoulé par la cire qui dans le four, fondait et laissait place aux oxydes qu'elle contenait.

 

La tauromachie pour Picasso

 

Le résultat est là : à la fois lisse et brute, cette oeuvre exprime toute la grâce et la violence que l'on peut percevoir dans l'art de la corrida. Ce combat entre l'homme et le taureau, cette danse de chevaux de l'arène et la mort omniprésente. Que l'on soit adepte ou pas de la corrida, le fait est qu'elle est une pratique dont on a trace sous forme de peinture rupestre dans des grottes en France et en Espagne datant de 15000 à 10000 avant notre ère. Du paléolithique à aujourd'hui, en passant par les fresques de Cnossos, la tauromachie est une tradition, un art culturel souvent décrié et sujet à polémique mais comme disait Montaigne : « Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage ».