La ponctualité selon Arman

Arman, artiste clef du 20e siècle

 
 
 

Touche à tout et grand voyageur, Armand Fernandez, dit Arman (1921-2005) suit les pas de son père, antiquaire et marchand de meubles. C’est peut-être cela qui donne le goût de la collection, des porcelaines de Chine, puis de l’art africain traditionnel, dont il devient un spécialiste reconnu. C’est encore son père, peintre du dimanche, qui lui apprend la technique de l'huile. Arman, qui choisit de signer de son prénom, en hommage à Vincent Van Gogh qu’il admirait, ne se contente pas de ce medium, du dessin ou de la gravure. 

Ses premiers travaux sont des images abstraites, composées d’empreintes d’objets imbibés d’encre, qu’il appelle les Cachets. Mais bientôt l’objet lui-même prend, à ses yeux, plus d’importance que sa trace. De là naît l’idée des accumulations de rebus, procédé expérimenté dès 1960. L’heure pour tous, cour du Havre à Paris, est l’une de ses premières sculptures.

 

Les Nouveaux Réalistes

En 1960, il est l’un des signataires du manifeste des Nouveaux Réalistes, où il ne reste que deux ans, des artistes qui s’interrogent sur la place et le pouvoir de l’objet dans la société de consommation. Il emprisonne des objets dans le polyester, en brûle et en casse certains en découpe d’autres (instruments de musique et ustensiles de cuisines) pour en faire des sculptures en relief mural.
Arman est aussi connu pour ses performances et happenings spectaculaires (avec Yves Klein, Nikki de Saint-Phalle et Tinguely), des destructions de meubles par exemple. La structure formelle des objets détruits dans les colères détermine, pour lui, l’esthétique de l’œuvre et lui confère un caractère baroque ou cubiste, selon la ligne qui en émerge, les courbes ou les droites. Ce qui importe pour lui est le résultat et non l’action. Les sculptures monumentales de cet artiste qui partage sa vie entre le sud de la France et les Etats-Unis, sont visibles un peu partout dans le monde.