La faïence de Rouen de Grand Feu
Fabrication de la faïence de Rouen
La tradition faïencière de Rouen remonte au XVIe siècle mais c'est au XVIIIe qu'elle connaît son âge d'or lors duquel une quinzaine de manufactures installées dans la ville fonctionnent simultanément.
L'émail stannifère dont la pâte est recouverte, donne aux faïences rouennaises une couleur blanche opaque. Les formes sont très variées : aiguière, plat, bannette, broc, service de table, pique fleurs, pichet, plateau, terrine, rafraîchissoir, bouteille, vase et fontaine... et les décors sont de grand feu, cuits en même temps que la pâte autour à 900/1000°C. Cette température induit l'utilisation d'une palette de couleurs restreinte provenant d'oxydes : bleu de cobalt, violet de manganèse, jaune d'antimoine, vert de cuivre et l'oxyde de fer rouge. C'est au passage à la cuisson de petit feu (couleurs posées sur une faïence déjà émaillée et cuite) que l'on dispose d'une palette plus tendre et subtile.
Cette fontaine dont la bouche est une grotesque possède un décor inspiré du répertoire orientalisant.
Restauration de cette fontaine
Avant restauration, la bouche cassée était remplacée par un "bricolage" fait de plomb. Restaur'Arte a effectué un moulage sur une fontaine du même style conservée au musée de Fécamp grâce à l'aimable autorisation de sa conservatrice Mme Marie Hélène Desjardins.
Le moulage tiré en résine a été appliqué sur la fontaine, poncé, peint, puis verni. Le vert de cuivre d'origine a été reproduit à l'aide d'un mélange de pigments dont le vert oxyde de chrome.